1. Vous souhaitez une aide à l’écriture
Il faut se tourner vers le Fonds d’aide à l’innovation audiovisuelle :
- Vous pouvez en tant qu’auteur faire une demande d’aide à l’écriture. Il s’agit d’un forfait fixe de 7.500 euros, réservé à l’auteur, même si une société de production est impliquée. Mais c’est une aide très sélective : seules 5 à 10% des demandes sont acceptées et il faut un dossier très écrit, avec “un parti pris artistique fort”…
- Si vous décrochez cette aide et que vous trouvez un producteur, celui-ci pourra dans les douze mois qui suivent demander une aide au développement (13.000 euros)
- Si vous avez un producteur dès le départ, vous pouvez demander directement l’aide au développement renforcé (50.000 euros, versés au producteur) mais là encore c’est extrêmement sélectif.
2. Vous souhaitez une aide à la production
Il faut se tourner vers le Fonds de soutien audiovisuel. ATTENTION : Pour demander cette catégorie d’aides, il vous faut absolument une société de production (qui peut être la vôtre ou celle d’un tiers). C’est le producteur qui fait la demande. Il existe deux types d’aide à la production :
2.1. L’aide sélective à la production
Pour la demander il faut répondre à de nombreux critères, qu’on vous résume ici :
- Que votre producteur n’ait pas de compte automatique de soutien au CNC (voir paragraphe 2.2) ; ou alors, si votre producteur a un compte automatique, que votre futur documentaire dure moins de 45’, ou bien que le producteur apporte moins de 12.000 euros dans le projet
- Avoir signé un contrat de diffusion avec une chaîne de télé française ou avec un “service multimédia audiovisuel” établi en France (par exemple un service de Vidéo à la demande)
- Et bien sûr des critères artistiques : il faut une vraie trame narrative, un point de vue, etc.
Si le dossier répond bien aux critères, il a environ 60 à 70% de chance d’être retenu. A lire également : les bons conseils d’Arnaud Hiltzer, fondateur de la société de production Hello Emotion, pour décrocher l’aide sélective à la production.
2.2. L’aide automatique à la production
Cette aide est réservée aux producteurs qui ont un “compte de soutien automatique” au CNC. Pour cela, le producteur doit avoir, dans l’année précédant la demande, produit un certain nombre d’œuvres aidées par le CNC et diffusées (après un calcul savant dont on vous fait grâce, le producteur doit arriver à un total de 80.000 euros dans le secteur documentaire). Il doit aussi avoir déjà obtenu une aide sélective à la production. C’est donc en général un producteur qui accompagne plusieurs documentaires par an et qui a les reins solides. Le producteur qui dispose d’un compte de soutien automatique doit ensuite réinvestir les sommes qui lui sont allouées dans de nouveaux documentaires. Il remplit un dossier pour chaque projet avec les délais suivants : au moins un mois avant la fin des prises de vue et il a trois ans pour terminer la production.
3. Le CNC et la thématique “montagne”
Nous avons également demandé au CNC comment étaient perçus les projets de films de montagne par les membres des différentes commissions de sélection. Des projets qui mettent parfois en avant une prise de risque importante, une notion qui peut déranger le grand public et semble freiner la diffusion de ces documentaires, souvent rares à la télévision. La chargée de mission avec qui nous avons pu discuter nous a expliqué que les jurés sont attentifs à la manière dont ces questions sont abordées dans le projet de film. Un scénario dans lequel le danger est méprisé et ne semble pas suffisamment pris en compte sera retoqué. En revanche, la notion de courage peut être valorisante. Bon à savoir également : le CNC n’aide pas de films à caractère promotionnel. En revanche, la présence de marques ayant fourni une aide matérielle au film n’est pas rédhibitoire.
Voir nos autres articles pour les réalisateurs :
Bien construire son dossier CNC : les conseils du producteur Arnaud Hiltzer
La réalisation d’un film de montagne : à quelles aides et bourses prétendre ?