La réalisation d’un film de montagne : à quelles aides et bourses prétendre ?

La réalisation d’un film de montagne : à quelles aides et bourses prétendre ?

Le FODACIM vous liste dans cet article des aides, bourses et formations ainsi que des sites ressources sur lesquels vous pourrez également trouver d’autres informations et aides. Nous vous invitons à vous renseigner sur les conditions d’accès aux aides car un certain nombre d’entre elles sont accessibles uniquement via une société de production. 

1. Les aides financières et les bourses

Dans la construction d’un budget, différents types de financements peuvent entrer en compte. La plupart d’entre eux font l’objet d’une attribution sur dossier. Il est nécessaire pour les demandeurs d’avoir un dossier attirant et qui répond aux critères de l’aide en question (souvent, la présence d’un producteur sur le projet est nécessaire).

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1.1. Les organismes publics
  • Commission Télévision de la PROCIREP (Société des producteurs de cinéma et de télévision) : aides à la production et aides au développement.
    A destination des producteurs
1.2. Les collectivités territoriales
  • Produire un court-métrage en Auvergne-Rhône Alpes.
    A destination des sociétés de production, pour les projets de – de 60min, non destinés à la télévision.
  • Parcs naturels régionaux/nationaux, Villes, communautés de communes : certains films fortement rattachés à un territoire peuvent bénéficier d’aides des différentes collectivités. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un dossier de présentation du projet solide et attractif. 
1.3. Les associations et fondations :
  •  Le FODACIM : à destination des réalisateurs, producteurs, auteurs…
  •   Bourse Auteur de documentaire de la Fondation Jean-Luc Lagardère
    A destination des jeunes auteurs (- de 30 ans)
  • Le portail des aides à la création de Vidéadoc 
  • Les fondations : il existe une multitude de fondations qui peuvent soutenir vos projets de films mais aussi participer au financement de votre aventure, projet humanitaire…Retrouvez une liste non exhaustive des fondations ici .
  • La bourse des possibles François Bel de la Fabrique de l’aventure : trois lauréats pour des projets en lien avec la Nature et l’Aventure.

2. Des sites ressources pour les réalisateurs : 

 

Cet article n’est pas exhaustif et est amené à évoluer. Si vous êtes réalisateur, producteur, auteur et que vous avez des suggestions à nous apporter sur d’autres sources de financement, contactez-nous à contact@fodacim.fr

Appel à projets – Montagnes & Environnement

Appel à projets – Montagnes & Environnement

Appel à projets de films pour le “Prix Ushuaïa TV Montagnes & Environnement” en partenariat avec le Chamonix Film Festival et le Fodacim.

 

Règlement

Le Chamonix Film Festival, le FODACIM et Ushuaïa TV lancent un appel à projets pour la 1ère édition du Prix du Film Ushuaïa TV Montagnes & Environnement. Une opportunité pour les réalisateurs de proposer un projet de film de 52 minutes illustrant les thématiques de la chaîne telles que la biodiversité, l’environnement ou la protection des espèces dans l’espace montagnard.

Le réalisateur pourra s’associer au producteur de son choix.

Le projet lauréat obtiendra :

  • Une coproduction d’Ushuaïa TV d’une valeur de 15 000 euros à conclure avec le producteur du film ;
  • Une aide du FODACIM de 2 500 euros ;
  • la projection du film en avant-première au Chamonix Film Festival en juin 2024 ;
  • La diffusion du film sur l’antenne d’Ushuaïa TV comme premier diffuseur.
 

Le calendrier

  • Réception des projets jusqu’au mercredi 15 mars 2023.
  • Pitch par le réalisateur des 3 meilleurs projets sélectionnés auprès de l’équipe éditoriale d’Ushuaïa TV.
  • Remise du « Prix du Film Ushuaïa TV Environnement et Montagnes» dans le cadre du Chamonix Film Festival en juin 2023.
  • Diffusion en avant-première du film au Chamonix Film Festival en juin 2024.

Le règlement

Le réalisateur pourra s’associer au producteur de son choix.
Les dossiers des projets devront être communiqués en français :

  • soit par courrier à l’adresse suivante :

Appel à projets  du Prix du Film Ushuaïa TV Environnement et Montagnes
Ushuaïa TV – Géraldine Chabot
1 quai Point du jour
92100 Boulogne

  • soit par mail au format pdf à l’adresse email suivante : gchabot@tf1.fr

Ils devront comprendre :

  • un synopsis développé,
  • une note d’intention et de réalisation,
  • une filmographie du réalisateur et du producteur,
  • une fiche technique indiquant le titre, la durée du projet, la composition de l’équipe artistique, les moyens techniques et les lieux de tournage pressentis,
  • la liste des organismes de recherche sollicités et des intervenants scientifiques envisagés,
  • un budget et un plan de financement.

La sélection

Ushuaïa TV sélectionnera les projets selon les critères suivants :

  • le respect de la ligne éditoriale de la chaine,
  • la pertinence du projet,
  • la faisabilité financière du projet.

“Quartiers d’été” : immersion pastorale

“Quartiers d’été” : immersion pastorale

Entre liberté idéalisée de ces grands espaces et précarité d’un métier qui s’exerce 24h/24, il y a tout un monde qu’Aude Joël nous dévoile dans « Quartiers d’été ». Quatre bergers et bergères, leurs chiens et des centaines de brebis, ce sont les protagonistes de ce documentaire qui nous immerge, le temps d’une estive, dans la vie quotidienne de ces hommes et femmes qui vivent et travaillent en alpage.

« Parole de réal » avec Aude Joël, réalisatrice de Quartiers d’été, un film soutenu par le FODACIM.

Tu n’es ni réalisatrice, ni bergère, d’où vient cette idée de documentaire sur ce métier si particulier ?

J’ai un peu découvert le monde des bergers par hasard parce que j’ai de la famille qui travaille à la montagne. L’idée de faire un film m’est venue pendant une pause professionnelle et ça a vraiment surgi d’une rencontre avec des gens qui m’ont fait découvrir leur métier et leurs modes de vie pendant 3 mois. Ca correspondait à des questions que je me posais à ce moment-là sur la manière de vivre, sur le rapport au monde, sur le rapport à la nature, à la connexion et à la déconnexion.

Tu poses un regard bienveillant et juste sur ce milieu, quelle a été ton intention en faisant ce film ?

Mon idée était d’essayer de retranscrire les émotions, les situations et le quotidien qui est extraordinaire pour la plupart des gens mais qui a aussi une part d’ordinarité. On se lève le matin, on prend son petit déjeuner, on part travailler… J’avais aussi envie de montrer cet esprit contemplatif parce que l’alpage c’est ça parfois : ça s’accélère d’un coup, pendant deux heures on court dans tous les sens. Puis les deux heures qui suivent, les brebis chôment et on trouve un coin à l’ombre pour lire ou faire la sieste.

 

Après un été en alpage, tu as voulu remonter l’été suivant pour faire un film. Comment as-tu préparé et réalisé ce tournage ?

J’ai profité des intersaisons et de l’hiver pour écrire. J’avais des notions de photos et de réalisation mais sous l’angle institutionnel. Ce film, il fallait que je le fasse seule parce que ce n’est pas possible d‘emmener une équipe de tournage. Les personnes que j’ai rencontrées étaient d’accord pour être filmées mais sans avoir toute une équipe autour. Ça se voulait très intimiste et c’est aussi ce dont j’avais envie !
Pour tourner, je montais généralement 4-5 jours sur un alpage et je restais avec un berger. Puis je redescendais 2 jours pour recharger les batteries et dérusher. Et je remontais quelques jours sur l’alpage suivant. J’ai fait ça pendant 3 mois et demi. Au final, c’était une expérience pour moi aussi.

“Mon idée était d’essayer de retranscrire les émotions, les situations et le quotidien qui est extraordinaire pour la plupart des gens mais qui a aussi une part d’ordinarité.”

Aux yeux du spectateur, la caméra est très discrète. Comment arrives-tu à faire oublier ta présence et celle de ta caméra ?

J’ai énormément filmé. Je filmais du matin au soir, ce qui était très épuisant mais qui  permettait peut-être parfois d’occulter la caméra. Je ne disais jamais « action » ou « c’est  bon on a une séquence ». La caméra tournait tout le temps ! Cela permettait de capter des choses que je n’aurais pas pu avoir si je n’avais pas fonctionné comme ça. C’est aussi l’esprit du film, je n’ai pas écrit de synopsis, j’avais envie que ça soit vraiment immersif et au plus proche de ce que je pouvais vivre pendant cette estive là.

Le montage a dû être une véritable épreuve avec tous ces rushs. Quels ont été tes critères pour sélectionner les bonnes images et créer la trame ?

Le montage a été assez difficile, un peu une expérience dans l’expérience. J’ai travaillé avec un monteur, José Ostos, que j’ai rencontré assez tôt dans le projet, avant de commencer à tourner. Il avait l’expérience de ce genre de tournage et en terme de philosophie de film, on était plutôt dans le même registre. Il m’a beaucoup conseillé au moment du tournage puis au montage, on a fait un travail d’identification des séquences. L’idée était assez claire que la trame du film ce n’était pas une histoire en tant que telle mais des séquences assez représentatives des situations et des problématiques que chaque berger peut rencontrer.

Peux-tu décrire ton processus d’écriture ?

J’avais beaucoup écrit sur l’intention et de quelle façon ça me parlait. Mais je n’avais pas
d’histoires et de synopsis écrit. J’avais une bonne image des situations que je pourrais rencontrer parce que j’avais un peu vécu ça l’année précédente. J’ai aussi eu une aide à l’écriture avec l’association Vidéadoc, basée à Paris. Ils proposent une aide à l’écriture du dossier. C’était assez tôt dans le projet, avant d’écrire, avant de tourner puis après avoir tourné. Cela m’a poussé à me poser des questions sur l’écriture du film également, cela m’a fait réfléchir sur la manière de faire.

 Tu as aussi travaillé avec une société de production pour faire une version 52min de ton film.

Pour la version longue, j’ai écrit et tourné le film seule. Tout a été auto financé au départ puis à partir du moment où le FODACIM m’a aidée, il y a d’autres financements qui sont arrivés (parcs nationaux, département).
Le travail avec un producteur ne concerne que la version 52min et la diffusion sur France 3. Je connaissais un producteur dont le frère est berger dans les Pyrénées. Quand il a vu le teaser, il m’a proposé de l’envoyer à plusieurs chaînes et c’est France 3 PACA qui a souhaité le diffuser. Cette version est adaptée de la version longue.

 

Quartiers d’été de Aude Joël, 1h18. Voir la bande-annonce